05 décembre 2005

Les trois bijoux

Une des différences entre la culture juive et celle qui ne l’est pas, la Grecque en l’occurrence qui a façonné l’occident, c’est le rapport entre la volonté de comprendre et la Foi.

Pour la pensée grecque, ne peut être accepté que ce qui peut se comprendre. Ce filtre que la philosophie a structuré en rationalité, dialectique, et autres techniques de gestion des méandres de la pensée. Pour faire « court » : le filtre Aristotélo-Socrato-Cartésien

Le juif à l’inverse est interpelé par sa Foi, mot qu’il remplace parfois par "son Histoire". Elle lui est révélée dès sa naissance. La circoncision des mâles en reste la clé de voûte, et l’implication des femmes dans la transmission de la judéité l’essentiel.

La première découverte pour un juif sera celle du rejet qu’il suscite du seul fait de ce choix « tribal ». Tôt ou tard dans sa vie, il discerne cette haine irrationnelle qu’il suscite, cette pulsion morbide de le détruire, sans lien avec sa personne. Cette discrimination est bien différente de celle, immature, du blanc à l’égard du noir. Cette haine vient de plus loin, de l’enfance parfois et des berceuses qui lui ont chanté la bonté du petit Jésus, mis à mort par les juifs.

L’un né juif devra apprendre à l’assumer. L’autre, le « goy » sera souvent imprégné par la culpabilité de ce que certains finiront par appeler une « race ». L’affrontement sera inéluctable. Il n’a jamais cessé.

L’enseignement religieux aidant, la Foi de l’un va s’opposer à l’autre.

Si forte soit son intelligence et son intuition, le juif mettra toute son énergie à comprendre ce qu’il croit et non pas à croire que ce qu’il comprend. Une entreprise de l’impossible.

Son existence, à ce jour, reste une énigme pour bien des humains. Comment ce peuple a-t-il résisté à toutes les épreuves et les tentatives de destruction dont il a fait l’objet. Comment a-il survécu aux plus grands empires ? Pourquoi suscite-il tant de comportements obsessionnels envers cette communauté pourtant si hétéroclite ». Quel est le dénominateur commun ? Qu’est-ce qu’un Juif ?

-« Il a tué le Christ ! »

-« Il manipule le monde, l’argent, la politique, les médias… »

-« Il veut dominer la planète et suit « le protocole des sages de Sion »…

Au delà de ces absurdes réponses, une définition reste à trouver qui puisse inclure toutes les variétés de comportements. Et qui soit acceptée par chacun.

Une réalité demeure, ils ne sont qu’une poignée à l’échelle de la planète : la moitié sur le confetti Israélien, l’autre assimilée ou non, parsemée dans le monde.

Une réponse peut être tentée, entre autres, la réalité juive est une « Histoire ».

Pas seulement l’Histoire Biblique mais celle qui se perpétue à ce jour, ce phénomène qui fait qu’à un grand père athée puisse succéder un petit fils Loubavitch ou qu’un militant communiste ait un grand père rabbin.

Une Histoire qui s’écrit avec tout ce que l’humanité a de plus riche, les passions, l’espoir, l’arrogance, le génie, les rancoeurs, l’oubli, la peur, la servitude, …peu importe, c’est le bouquet de tout ce que l’humain peut engendrer depuis qu’un homme, Abram, en devenant Abraham, a reçu l’intuition fondatrice de se soumettre à la volonté de l’être idéal que jamais le génie humain ne pourra égaler. Les textes fondateurs de la Bible restent à ce jour le ferment de toute la mystique Judéo-Christiano-Islamique. Cette lignée continue, découpée par les certitudes dogmatiques de chacune des religions n’a pas fini de les diviser.

C’est l’histoire des trois frères auxquels le père veut transmettre l’unique bijou qui porte en lui l’héritage spirituel de la famille et qui, de crainte de privilégier l’un d’eux, fait exécuter deux copies parfaites qu’il mêle à l’original. Il donne un bijou à chaque fils, sans lui laisser la moindre chance da savoir qui détient le vrai. Les fils passeront leur vie à tenter de dominer l’autre. Ils ont pourtant le même, ils oublient que le bijou n’est qu’un témoin de l'histoire et que leur Histoire est une continuité, pétrie des mêmes ancêtres.

31 octobre 2005

Histoire des juifs(at a glance)

Cette Histoire, très concentrée n'a qu'un seul but: inciter à comprendre comment s'est déroulée notre histoire, la racine commune aux trois religions monothéistes. Le Tanakh est un livre très dense. J'ai tenté, à mon niveau, de fixer les grandes lignes qui permettent de retrouver les différentes phases dans un ordre chronologique. Il est évident que j'ai fait des choix pour ne garder qu'une maquette. Puisse-t-elle aider ceux qui comme moi cherchent un fil conducteur.

Comme l'a écrit Léon Askenazi:"Le Juif d'aujourd'hui peut descendre par la chair, d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ; mais plus souvent, il descend de ceux qui, au long des siècles, sont venus s'ajouter aux lecteurs hébreux de la Bible.

Abram, est le premier des Hébreux, il quitte sa famille pour suivre sa Foi, il croit en l'Éternel, créateur du Monde, de l'Homme de l'Esprit, des animaux et des plantes. Il épouse Sarai. Elle est stérile et se désespère. Elle demande à son époux de faire un enfant à Agar sa servante, pour que sa postérité survive: C'est Ismaël.
Abraham a 99 ans lorsque Dieu lui promet un fils de Sarah. Il accepte un pacte inscrit dans sa chair, qui le lie définitivement à l'Éternel: La circoncision.Brith Mila
Ce fils c'est Isaac. Pour éprouver la Foi d'Abraham, Dieu lui demande de sacrifier son fils Isaac. Il est prêt à le sacrifier pour affirmer sa Foi. Dieu épargne Isaac.
Isaac perd sa mère. Son père va s'efforcer de lui trouver une épouse issue de la famille de Sarah. Ce sera Rebecca(Rivka)qui vient à sa rencontre et l'épouse.
Isaac et Rebecca auront des jumeaux: Esav(Ésaü) et Jacob. Ce dernier réussit avec l'aide de sa mère à lui ravir le droit d'ainesse et succède à Isaac. Il epouse Léa et Rachel pour devenir le père des douze tribus d'Israël( Israël est le nouveau nom de Jacob après son combat avec l'Ange(D.) qui le bénit après l'avoir blessé à la hanche).
Ses douze enfants, Jacob va les avoir avec quatre femmes différentes:
Six avec Léa sa première épouse: Ruben, Siméon, Lévi, Juda. Deux avec Bilha, la servante de Rachel: Dan et Nephtali. Deux avec Zilpa, la servante de Léa: Gad et Acher. Les deux derniers avec sa seconde épouse, Rachel sa bien aimée: Joseph et Benjamin. Elle meurt en donnant naissance à Benjamin. Léa enfantera enfin Dina, la seule fille de Jacob.

Joseph, le fils préféré de Jacob, est livré par ses frères à des marchands d'esclaves; il est vendu en Égypte à un ministre de Pharaon: Putiphar. Harcelé par l'épouse de son maître, à laquelle il résiste, il finit en prison où ses dons pour interpréter les rêves sont très appréciés. Ce don va le conduire à rencontrer le Pharaon, obsédé par un rêve étrange: Il rêve de sept vaches grasses dévorées par sept vaches maigres, puis de sept beaux épis de blé dévorés par sept épis brûlés par les vents.
L'interprétation de Joseph est lumineuse: Après sept années d'opulence et de riches récoltes, le pays connaîtra une terrible sècheresse et la famine durant sept années.
Pharaon, émerveillé par cette interprétation, lui confie la gestion de l'Égypte pour traverser cette difficile période.

Pendant les sept années d'opulence, Joseph prélève chaque année sur toutes les récoltes des provisions pour affronter la famine. Lorsqu'elle arrive, Joseph poursuit sa gestion du pays avec succès et commence à traverser la période de famine. Dans le même temps, en Cancan, Jacob et sa tribu sont confrontés à la famine. Jacob envoie ses enfants en Égypte pour acheter du blé. C'est Joseph qui les accueille. Il reconnaît ses frères qui ne le reconnaissent pas sous sa parure pharaonienne. Ils sont certains qu'il est mort. Joseph les reconnaît bien sur, il va les eprouver et leur pardonner. Il fait venir toute sa famille en Égypte, a Goshen, où ils vivent heureux et se multiplient prodigieusement...
Jacob vieillissant dicte alors ses dernières volontés à tous ses enfants réunis. Il meurt et selon sa volonté, il est enterré fastueusement en Canaan.
Joseph demeure en Égypte. Il dit un jour à ses frères:
-"Je vais mourir, sachez que le Seigneur vous visitera, il vous ramènera de ce pays vers celui qu'il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. Oui! Le seigneur vous visitera et alors, vous emporterez mes ossements de ce pays".
Joseph meurt à l'âge de 110 ans. Il est enterré en Égypte. Il laisse deux fils bénis par son père: Éphraïm et Manassé.

Un nouveau Pharaon arrive au pouvoir, il n'avait pas connu Joseph. Il s'inquiète de la croissance et de la puissance des enfants d'Israël. Il commence à les opprimer.
Ils continuent de croître, il décide de sacrifier tous les enfants mâles.
Une femme( Josebeth), de la tribu de Levi, décide de cacher le sien, elle attend quelques mois. Elle le place dans un berceau de jonc enduit de bitume et le laisse dériver sur le fleuve, surveillé par sa sœur(Mariam): C'est Moïse, il est recueilli par la sœur de Pharaon, et sera élevé à la Cour comme un prince d'Égypte.

Un jour, Moïse apprend qu'il est Hébreu, Il s'indigne du traitement infligé à ses frères et se rebelle contre Pharaon. Il est expulsé d'Égypte et chassé vers le désert.
Il erre longtemps et un jour, dans le petit village de Madian, devant un puits, il défend des femmes contre des voyous. Le héros est remercié, présenté à Jéthro le père de sept filles. Moïse épouse l'une d'elle,Tsipora, elle lui donne un fils, Gershom. Moïse devient berger et s'occupe du cheptel de Jéthro.

Un jour, il remarque sur la montagne un buisson qui brûle sans se consumer ? Il monte pour voir de plus près, et Dieu lui parle:
-" Moïse, Moïse, je suis le Dieu de ton père, d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, j'ai vu l'humiliation de mon peuple, je connais ses souffrances, je veux le ramener en Canaan. Je te délègue à Pharaon, fais que mon peuple sorte d'Égypte !"

Commence alors toute l'Histoire (Haggadah)de l'affrontement entre Moïse et Pharaon. Les Dix plaies, la dernière déterminante, la mort des premiers nés, depuis les premiers nés des hommes jusqu'aux premiers nés des animaux. Ce que nos sages racontent chaque année à Pessah pour ne jamais l'oublier.
Pharaon les libère, le regrette, les poursuit et le passage de la Mer Rouge les sauve.

La traversée du désert pour rejoindre la terre promise par l'Éternel va durer quarante années. Moïse accomplit plusieurs miracles et reçoit les Tables de la Loi (Torah) qui sont enfermées dans "l'Arche d'Alliance" traduisant la présence de l'Éternel.
Moïse ne rentrera pas dans la terre promise(Il avait douté). Il confie à Josué la mission de conduire et d'installer le peuple d'Israël en terre promise. La Torah, le Pentateuque, les cinq livres découpés en 54 parachas qui sont lues toutes les semaines dans toutes les synagogues, s'achève par la mort de Moïse, dans la vallée du pays de Moab. Sa sépulture n'a jamais été connue, il était âgé de cent vingt ans.

Josué achève la mission de Moïse et installe le peuple d'Israël en terre promise.
A la mort de Josué, personne ne semble capable de prendre le pouvoir.
C'est cette période que la Bible appelle "les Juges". Plusieurs chefs vont se succéder, plus ou moins vertueux, le plus célèbre est Samson. La seule femme, Deborah.
A cette époque naît Samuel, élu de Dieu, reconnu comme prophète, à qui les enfants d'Israël vont demander un Roi.

C'est Saül qui sera le premier de tous les Rois d'Israël. Sa conduite n'étant pas exemplaire, Dieu va désigner à Samuel un successeur : Un jeune garçon courageux choisi parmi les enfants de Jéssé de Bethléem. David devient célèbre en abattant Goliath, le géant Philistin qui défiait les Israélites. David devient le deuxième Roi. Il a de nombreux enfants mais c'est Salomon, le fils de Bethsabée qui lui succède et qui fait construire le premier Temple pour abriter "l'Arche d'Alliance".

A la mort de Salomon, des dizaines de Rois vont se succéder, plus ou moins vertueux. Le royaume d'Israël se divise et se sépare du royaume de Juda. Les Prophètes vont tenter tout ce qu'ils peuvent pour freiner cette dérive. Les ennemis d'Israël commencent à attaquer. Nabuchodonosor, roi de Babylone écrase Jérusalem et envoie les juifs en captivité en Babylonie. Israël ne retrouvera plus sa puissance.
La naissance de l'Etat d'Israël sera proclamée le 14 mai 1948 par David Ben Gourion


La Torah commence avec la création du monde et l'Histoire de Adam et Ève. Puis vient l'Histoire de Noé, du déluge et de la Tour de Babel. C'est Abram en devenant Abraham(père d'une multitude) par le pacte d'Alliance avec Dieu, qui va donner naissance à l'Histoire des Juifs par sa descendance, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse;Josué, Samuel, David, Salomon et tous les prophètes. Sqns oublier tous les récits historiques poêtiques et philosophiques(Tehilim, Proverbes, Job, Cantique s des Cantiques, Ruth, Lamentations, Kohelet, Esther, Daniel, Ezra, Néhémie, les Chroniques et les Haphtarot)
Si l'on tente de dater toute cette période, Il y a 2000 ans de "vide" avant Abraham, 500 ans entre la période d'Abraham et la sortie d'Égypte. Moïse meurt près de 400 ans après Abraham et David règne 400 ans après sa mort. Le premier temple est construit par Salomon fils de David. Vers 950 avant l'ère chrétienne. L'exil à Babylone se produit environ 900 ans après la mort de Moïse
.

21 octobre 2005

Tanakh

Le Tanakh

Quelques éléments pour comprendre ce que recouvre ce mot composé.
T=Torah Na=Naviim Kh=khetuvim

Torah: Le Livre
Naviim: Les prophètes
khetuvim: Les Récits

J'ai résumé à ma façon le contenu de ce précieux livre: La Bible Hébraïque.

La Torah c'est le pentateuque avec ses CINQ livres (divisés 54 "Paracha")

Beréchit (la Génèse) 12
Chémot (l'Exode) 11
Veykra (Le Lévitique) 10
Bemidbar (les Nombres) 10
Dévarim (Deuteronome) 11

La Torah s'achève avec la mort de Moïse à l'âge de 120 ans et sa bénédiction à Josué pour traverser le Jourdain et conduire le Peuple élu en terre promise.

Les prophètes

les textes commencent avec l'histoire de
Josué, investi par Moïse pour intaller le peuple en Terre promise. Ce qu'il fait avec succès.
A la mort de Josué, le peuple se divise et appaissent les:

Juges en fait une succession de Chefs, Gouverneurs et Dictateurs au premier rang desquels Juda, et parmi lesquels Déborah, Gédéon, Abimelec, Jéphté et le plus connu, Samson. Il y en eu une quinzaine.
La vie sociale se dégrade et le peuple réclame un Roi!

Samuel "le voyant" est chargé par le peuple de désigner un Roi!
Il nomme le premier roi d'Israël: Saül
auquel succède David puis son fils Salomon.
après Salomon le pays se divise et pas moins de 30 Rois vont se succéder ou se combattre jusqu'à la l'éclatement d'Israël et la déportation en Babylonie.

Isaïe
Jérémie
Ezéchiel
vont prophétiser.

Douze autre prophètes de moindre envergure diront leur vérité inspirée:

Osée
Joël
Amos
Obadia
Jonas
Michée
Nahum
Habacuc
Cephania
Haggai
Zacharie
Malachie

Les Récits (Hagiographes)Ketouvim

Une série de textes magnifiques qui éclairent l'ensemble de la Torah. Inspirations philosophiques, poêtiques, historiques, qui ont enracinés certaines traditions religieuses.

Les Psaumes (TEHILIM)
Les Proverbes
Job
Le Cantique des Cantiques
Ruth
Les Lamentations
l'Ecclésiaste (KOHELET)
Esther
Daniel
Ezra
Néhémie
Chroniques I
Chroniques II
Haftaroth

Ce plan peut être utile à ceux qui cherchent à comprendre comment s'articule notre histoire autour de la Bible.

When people dig a well to survive in the desert, it is to drink, according to their need and those go with them. A well is delicate. It can be polluted, sometime filled. It needs to be maintained, and protected.

The TANAKH is like a well. One can drink there unlimitedly. It is dug in the Jewish story witch continue since millenniums. This History is the “source code” of large civilizations. While I’m moving on the life, many of its facets get clearer. TANAKH engendered the Bible and the Koran. This is the undeniable fact. TANAKH remains still very fecund.

02 septembre 2005

Part of Berechit (at a glance)

Pourquoi tenter d'écrire encore une histoire si souvent racontée ?
Léon Ashkénazi l'exprime merveilleusement. Cette Histoire est essentielle pour nous définir.
En ce qui me concerne je rêve d'en faire une version qui incitera mes petits enfants à plonger plus avant dans sa richesse.
J'imagine que les spécialistes, érudits et autre savants de la Torah souriront en lisant ma prose. Je connais bien cette bienveillance que le médecin chevronné que j'ai été durant des années a ressentie en écoutant ou en lisant les profanes du métier tenter d'en décrypter les arcanes. J'espère néanmoins ne pas commettre de maladresses ou d'erreurs trop grossières. Les avis sont non seulement bienvenus mais souhaités,

-Lekh Lehha. Abram naît à Hur, en Mésopotamie. Il quitte sa famille, inspiré par une nouvelle approche de Dieu. Il se lie à Sarah et part pour Canaan. Une famine le pousse à émigrer vers l'Égypte. La beauté de sa femme est remarquée par des serviteurs de Pharaon. Il la persuade de se faire passer pour sa soeur. Elle se retrouve dans le harem de Pharaon. Ce dernier apprend vite que Saraï est l'épouse d'Abram. Il la libère et le comble de présents pour le dédommager avec en prime Agar, une servante de sa cour au service de Saraï. Après dix ans en Canaan, Saraï s'inquiète de sa stérilité. Elle incite son époux à s'accoupler à sa servante Agar pour assurer la descendance. Agar donne naissance à Ismaël et veut prendre l'ascendant sur sa maîtresse. Sara:i oblige Avram à la chasser dans le désert avec son enfant. Dieu apparaît à Avram, il a 99 ans, il établit avec lui le pacte d'alliance par la circoncision. Il s'appellera désormais Abraham, père d'une multitude, et Saraï devient Sarah.

-Vayera. Trois personnages se présentent à Abraham et qui lui annoncent qu'un fils naîtra de son union avec Sarah déjà très âgée. Elle enfante Isaac. Isaac est un jeune garçon lorsque Dieu éprouve Abraham en lui demandant de le lui sacrifier. Il s'y conforme sans hésiter. Un bélier va remplacer l'enfant au dernier moment.

-Haye Sara. Sarah meurt, elle est ensevelie à Hébron. Abraham étant très âgé s'inquiète d'une descendance pour son fils et charge le plus ancien de ses serviteurs d'aller dans son pays natal chercher une épouse pour son fils Isaac. Le serviteur inspiré par l'Éternel va découvrir Rebecca, petite-fille du frère d'Abraham. Une grande beauté, au caractère ferme, qui décide de suivre le serviteur d'Abraham et de rencontrer Isaac. Il la conduisit dans la tente de sa mère, il l'aima, elle devint et son épouse. Abraham prend une seconde épouse, Kétoura, elle lui donne six enfants.
Il donne tout ce qu'il possède à son fils Isaac. Abraham vécut 175 ans. Il fut inhumé par ses fils Isaac et Ismaël.

-Toledot. Isaac avait 40 ans, Rebecca est stérile, Isaac implore l'Éternel, elle est enceinte. Deux enfants se bousculent dans son ventre. Le Seigneur lui dit:
-" Deux nations sont dans ton sein, Deux peuples sortiront de tes entrailles; un peuple sera plus puissant que l'autre et l'aîné obéira au plus jeune!"
A leur naissance la différence est frappante. Le premier est roux et poilu, on le nomme Ésaü, le second plus fin, le retenait par le talon, il est nommé Jacob. Le premier devient un habile chasseur, homme des champs, le second plutôt réservé, vit sous la tente. Isaac préférait Ésaü parce qu'il lui apportait du gibier, Rebecca préférait Jacob. Isaac avait 60 ans.
Un jour, Jacob cuisine un bon potage, Ésaü veut en goûter mais Jacob veut l'échanger contre le droit d'aînesse. Ésaü accepte sous serment dédaignant son droit.
Il y eut une famine dans le pays, Isaac se rendit à Ghérar ou régnait Abimelec, roi des Philistins. La beauté de sa femme est remarquée, il dit: "elle est ma sœur", de crainte d'être tué à cause d'elle. Abimelec le vit la caresser, il est irrité du mensonge mais le protége. Jacob devient très riche et les Philistins deviennent jaloux. Isaac doit quitter Ghérar. Il se rend dans la vallée et continue de prospérer. Pendant ce temps, Ésaü épouse deux femmes, très dures avec Isaac et Rebecca.
Isaac devenu très vieux, il voit mal. Il appelle Ésaü pour le préparer à lui succéder. "Va me chercher un bon gibier, ensuite je te bénirai avant ma mort".
Rebecca écoute la conversation, elle alerte Isaac, lui demande d'aller chercher deux chevreaux pour en faire un ragoût comme l'aime Isaac. Elle lui conseille de le présenter à Isaac pour être béni en premier. Jacob s'inquiète, il n'est pas velu comme son frère ! Sa mère le rassure, va prendre les plus beaux vêtements de Ésaü, enveloppe les mains et le cou de Jacob dans la peau des chevreaux et remet tous les aliments à Jacob. Il entre chez son père en disant:
-Mon père !
-Qui es-tu mon fils ?
-Je suis Ésaü ton premier né ! j'ai fait comme tu m'as demandé, viens assieds-toi et mande de ma chasse, afin que ton cœur me bénisse.
- Tu as été prompt à capturer ton gibier !
- L'Éternel, ton Dieu m'a donné bonne chance.
- Approche que je te tâte pour savoir situ es mon fils Ésaü ou non.
Jacob s'approche, Isaac le tâte et dit:
- Cette voix est celle de Jacob mais ces mains sont celles d'Ésaü ?
Il ne reconnaît pas et le bénit. Il dit encore:
-Tu es bien mon fils Ésaü ?
- Je le suis !
- Donne que je mange de la chasse de mon fils afin que mon coeur te bénisse.
Il le sert et il mangea, lui présenta du vin et il boit.
-Approche, je te prie et embrasse-moi mon fils. Isaac aspire l'odeur de ses vêtements et le bénit.
Au moment où Jacob sort, son frère revient de la chasse. Il a aussi un ragoût qu'il présente à son père. Voilà, mange ma chasse et bénis-moi !
-Qui es-tu ?
-Je suis ton fils, ton premier né, Ésaü !
-Qui est venu avant toi dont j'ai mangé le gibier ? Je l'ai béni et il le restera!
Ésaü poussa des cris et dit:
-Moi aussi bénis-moi mon père !
-Ton frère a été rusé et il a pris ta bénédiction.
-Est-ce parce qu'il s'appelle Jacob qu'il m'a supplanté deux fois; il m'a enlevé mon droit d'aînesse et maintenant ma bénédiction.
- Que puis-je faire mon fils?
- Ne possèdes-tu qu'une seule bénédiction mon père? Mon père bénis-moi aussi !
Et il éclate en pleurs.
Isaac lui dit:
- Une grasse contrée sera ton domaine, tu ne vivras qu'à la pointe de ton épée.
Tu seras tributaire de ton frère. Après avoir plié sous le joug ton cou s'en affranchira.
Ésaü prit Jacob en haine et jura de le faire périr. Rebecca conseilla à Jacob d'aller se réfugier chez son frère Laban. Elle dit à Isaac qu'elle craignait que Jacob ne fréquente une fille de Canaan, et Isaac conseilla à Jacob d'aller chez son oncle Laban. Ésaü pour marquer sa différence prit encore une femme, la fille d'Ismaël.

-Vahetse. (à suivre)

25 août 2004

Joseph

Joseph

Figure centrale du Judaïsme.
Il est l'élu par excellence, celui du père, c'est par lui que va accomplir le destin de la tribu.
Il va être sacrifié, mais sera sauvé par sa pureté et son savoir.
Il est le diamant des pères: Abraham, Isaac et Jacob. L'enfant de l'Amour, celui que Rachel voulait donner à l'homme qu'elle a choisi.
Toute l'Histoire des patriarches converge vers la destinée de Joseph, qui tout seul prend l'ascendant sur Pharaon et son pays.(Berechit/Vayechev;Mikets)
Sa tribu va le rejoindre et s'épanouir sous sa protection.(Berechit/VaYigash)
Comme toujours dans l'Histoire humaine viendra un Pharaon qui ne connaissait pas Joseph et qui ne comprendra pas que sa descendance puisse se soustraire à sa culture !Shemot/1:8;1:9)
Il en fera des esclaves, les avilira, et leur libération sera comme toujours liée à la puissance de l'intelligence et la lucidité d'un nouvel élu, Moïse, qui aura lui-même échappé à la mort par la volonté d'une femme.
Il y aura toujours un Joseph, dans chaque "tribu", qui sera sacrifié pour renaître ailleurs et ramener la tribu vers son destin qui restera encore longtemps, de chercher le lien entre l'homme et sa terre.

Comment expliquer que Mohamed dans la sourate XII; "Yousouf", reprenne cette histoire?
Coran 12 -verset 03 : http://islamfrance.free.fr/doc/coran/sourate/12.html.
…et raconte à sa façon, l'histoire de Joseph et ses frères, les enfants du patriarche Jacob dit Israël, comme si l'histoire des Hébreux n'avait pas existé avant lui?

Israël est vivant, se bat et résiste au sacrifice, Israël c'est le Joseph des Nations.

Un jour viendra ou l'accomplissement sera le retour à jamais vers le sens premier de notre Histoire, celui de donner aux humains un nouveau ferment. Pour cela il n'est point besoin de terre, l'Esprit peut vivre sans lien avec la matière, il est comme l'énergie qui traverse les conducteurs sans en altérer l'apparence mais en modifiant leurs propriétés et leur rôle. Rien n'indique qu'un fil porte du courant sinon son contact. Il en est de même de l'esprit, seul le fonctionnement du corps qui le porte témoigne de sa puissance, de sa richesse et de sa Foi.
25/08/2004

29 décembre 2003

La Gnose ?

Pour la gnose, Yahweh, Dieu des juifs et de la création, c'est le Dieu du mal. Les juifs sont les adorateurs du mal, puisqu'ils estiment que la création est bonne, que la vie est bonne. L'antisémitisme cultivé dans les universités allemandes au XIXème siècle n'est pas sociologique, il ne reflète pas un ressentiment contre la prétendue richesse des juifs, mais il est métaphysique : la présence du juif dans la société est ressentie comme une impureté, comme une menace contre la Vérité. Cette conviction, transmise par les divers canaux de la formation intellectuelle, s'est combinée chez les nazis avec la croyance en la magie ; ainsi ils ont cru, lorsque le sort des armes leur est devenu défavorable en 1942, que le meurtre des juifs rétablirait en leur faveur une balance symbolique, obscure mais efficace. C'est pourquoi, d'une façon qui autrement serait incompréhensible, ils ont donné à l'extermination des juifs, véritable meurtre rituel, la priorité sur des tâches militaires pourtant urgentes.
La contradiction entre la gnose et la Bible s'articule autour d'une jointure précise. Si, pour la gnose, Dieu est caché, pour la Bible, Dieu est inconnaissable. Celui qui lit cette phrase trop vite croit ces deux expressions synonymes, et il ne peut donc pas percevoir la profondeur de la différence qui en résulte.
Le Dieu de la gnose est caché par la création, qui est mauvaise ; mais l'initié peut le connaître en assimilant la tradition. Ainsi le parcours docile de l'initiation, communication d'un discours sur Dieu, permet d'accéder à la Vérité, tout entière contenue dans ce discours.
Le Dieu de la Bible n'est autre que le Dieu de la création, et s'il a parlé aux prophètes c'est pour nous le révéler. Le spectacle de la création nous dit donc sur Dieu tout ce que nous pouvons en savoir ; mais, si la nature ne ment pas, elle ne nous révèle pas la Vérité de Dieu qui est inépuisable. Il en résulte qu'aucun discours ne peut épuiser la Vérité, dont la recherche est une marche sans fin.
Ainsi l'orientation de la Bible (sinon sa lettre, bien sûr) répond, d'une façon précise, aux exigences de la science expérimentale. Le Talmud, écrit 1000 ans avant que la méthode expérimentale n'émerge en Occident, peut être lu comme un effort d'interprétation des expériences de la vie quotidienne, au ras des faits eux-mêmes, et selon un effort d'abstraction modeste - au rebours de la pensée platonicienne qui prétend procéder au partant des abstractions suprêmes que sont l'idée du Tout, puis celle du Bien, du Beau et du Juste etc. Il n'est pas étonnant que des personnes de culture hébraïque se soient trouvées à l'aise dans la démarche scientifique, qu'elles aient été parmi les chercheurs les plus féconds. Il leur était en effet plus facile qu'à d'autres de se libérer d'une pensée qui tend toujours à se figer sous forme de dogme.
L'influence juive sur la culture chrétienne, toujours combattue, ne s'est jamais cependant effacée. Elle était portée par la Bible elle-même ; elle a été recueillie par certains protestants ; Pascal, le janséniste, fonde sa foi sur le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Ainsi, alors même qu'elle produisait constamment les dogmes qui la figeaient, la pensée chrétienne contenait le germe de son renouvèlements. Les souffrances, les crises qu'ont provoqué cet accouchement continu expliquent pour partie la haine envers les juifs, toujours présente, toujours renaissante. Mais finalement, bien sûr, c'est vers les juifs que le christianisme doit se tourner s'il veut se libérer de la prison dogmatique, abstraite, initiatique dans laquelle il s'est enfermé, et mettre un terme à son conflit séculaire avec la science expérimentale : c'est du moins ce que je pense.
By MichelVolle
http://volle.com in mail december 29, 2003

05 août 2003

Juifs, Chretiens, Musulmans

-Lorsque l'on est sûr de détenir une vérité, on tâche de la diffuser par l'exemple et non par le discours. "Je suis ce que j'ai fait de ma vie".

Le prosélytisme militant des chrétiens et des musulmans est en ce sens très loin de l'approche juive de la liberté de choisir.

-
Les gnostiques semblent avoir infiltré la pensée chrétienne au point entre autres, d'avoir laissé cette lourde trace de l'antisémitisme séculaire. Adeptes de la connaissance intérieure, ils étaient très attachés au sens ésotérique des textes sacrés, et ont tenté de s'extraire par l'abstraction des contraintes de la vie terrestre.
Ceux que beaucoup de chrétiens ignorent encore aujourd'hui, c'est que depuis des siècles, la
Kabbale a été le ferment d'une puissante réflexion mystique juive, que les Yéshivot sont des écoles de "gymnastique intellectuelle" prodigieuses, que dans la culture juive la pensée a longtemps été le seul bagage inaliénable. Que les mères juives ont toujours orienté leur enfants obsessionnellement vers "l'étude". Que la Thorah n'est que le support d'une pensée très fluide où le débat, l'argumentation et la réflexion sont une tradition millénaire. Je n'ai pas connaissance que dans les catéchismes ou les madrassas ont ait poussé si loin la liberté de discuter les textes. Le culte de l'abstraction.

-L'antisémitisme ne doit pas faire peur. Il ne fait que fortifier la conviction de chaque juif d'être dans une vérité.
Pourquoi persécuter et tenter de détruire une pensée qui n'a jamais cherché à changer le monde que par l'esprit. N'est-il pas significatif qu'en cette année 2003, cinq prix Nobel soient juifs? L'israëlo-américain D.Kahneman en économie, le suisse K.Wietrich en chimie, le hongrois I.Kertesz en littérature, l'américain Horvitz et le britannique Brenner en médecine notamment pour leur travail sur le cancer. Les jeunes plus que jamais se rapprochent de leurs racines devant l'évidence de vérité.

-Les juifs sont une Histoire plus qu'une religion. Ils ont de tout temps été bannis, chassés, persécutés, humiliés et cette apprentissage en a fait le peuple le plus aguerri au monde face à la bêtise a l'ignorance et à la rigidité mentale. Sartre avait en partie raison d'écrire dans ses réflexions sur la question juive que "c'est l'antisémite qui fait le juif". Le juif est né d'une longue histoire et cette histoire est très tôt transmise aux enfants. La Haggadah de Pessah en est une évidence.

-Depuis 1948, les Juifs ont une terre, cela n'est qu'une réponse à la persécution.
-Depuis 1967 les Juifs ont révélé qu'ils savaient aussi se battre! trop c'est trop!
-Depuis trente ans toutes les énergies du monde ont contesté les méthodes d'Israël.
-Toutes les commisérations du monde se sont concentrées sur le peuple d'Arafat.
-Comme disent les chinois, "ils sont 6 millions, on est plus d'un milliard, on ne parle que d'eux!"
-L'Islam longtemps contenu et dominé par l'occident veut retrouver sa splendeur.
-Le pétrole, une des monnaies d'aujourd'hui, a fait des pays arabes des interlocuteurs courtisés.
-La déviance Islamiste, qui fait du terrorisme son unique message ne sera vaincue que de l'intérieur.
-L'Europe ne comprendra son engagement que dans sa chair. Chacun son 11 septembre.
-Les masses musulmanes qui peuplent désormais la France sont une réponse à son passé colonial.
-Ces énergies ne serviront le pays que par une intégration réelle. Ils sont nombreux, elle sera longue.
-L'antisémite aura encore du juif "à moudre" mais les musulmans encombreront son univers physique.

Il est trop tard pour tenter de ramener les chrétiens à comprendre leur lien avec Israël. Mgr Lustiger s'y attelé avec conviction dans son dernier ouvrage, "la promesse", mais l'Islam est la, puissant, réponse aux huit croisades qui avaient tenté de leur ravir la Terre Sainte. Il est en Angleterre, en Italie..en Europe. Les juifs gardent la Terre Sainte, mais les chrétiens d'Europe, encore en retard de l'Histoire fustigent Israël, toujours le bouc émissaire, qui se défend trop efficacement contre un terrorisme qu'ils n'ont pas encore importé. Ils comprendront bientôt.

Si l'on veut réveiller les Chrétiens, il ne faut leur parler ni de Sharon, ni d'Israël, mais des terroristes de l'Islam qui les haïssent, et qui ne rêvent que de les dissoudre.
aout 2003.


18 juillet 2003

Comprendre

J'aimerais tant comprendre!
S'il est une question qui me revient sans cesse s'agissant des comportements obsessionnels, c'est celle de l'antisémitisme. Plus précisément, la haine du juif!
Une histoire ancienne puisque dans notre tradition elle prend sa source à la cour du pharaon:
Ex 1,8-10
8 Un nouveau roi commença à régner sur l'Égypte, mais il ne savait rien de Joseph. 9 Il dit à son peuple : « Voyez, les Israélites forment un peuple plus nombreux et plus fort que nous. 10 Il faut trouver un moyen pour limiter leur nombre.
On connait la suite jusqu'
à la sortie d'Egypte. Depuis cette exode conduite par Moïse à nos jours avec ce nouvel espoir suscité par la naissance d'un Etat juif en Israël, il n'y eut jamais de cesse.Pourquoi? Pourquoi cette haine passionnelle, viscérale, presque génétique? Peut être en fin de compte culturelle?
Il y a, nous dit-on, des causes multiples, religieuses, politiques, raciales, Les justifications ne manquent pas. Il ne serait pas compliqué d'en trouver d'autres: il faut un "bouc émissaire" pour évacuer les turpitudes de cette partie de l'espèce humaine qui a "inventé" Dieu!
Ceux qui l'ont inventé gardent encore des descendants, ce Dieu a évolué, ce peuple a sécrété un juif plus pur que tous ses contemporains, qui a choisi de devenir "le bouc émissaire". Qui a été sacrifié, que l'on a divinisé près d'un siècle après sa mort "apparente" puisqu'il est ressuscité selon la foi catholique. Alors pourquoi les juifs "peuple déicide"? Puisqu'il n'est pas mort? L'intention vaut l'action? Qu'est devenu le message? "Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font !". Cette rancune tenace à l'égard de ceux qui n'y ont pas cru et surtout de leurs descendants, s'est longtemps inscrite dans la culture catholique comme un gage de la foi. Faire disparaître virtuellement ou physiquement toute trace de l'antériorité. Développer un enseignement où l'amour du Christ implique de le détacher de ses racines culturelles juives qui imprègnent pourtant si fort les évangiles. Il en est de même pour le Coran où Mahomet cite copieusement ses sources bibliques pour y substituer ses convictions.
Si Socrate nous a éclairés sur ce que nous appelons souvent en raccourci "la sottise", c'est qu'il en a découvert la source, la seule: l'Ignorance!
L'intolérance est fille de l'ignorance, elle peut enfanter la haine et l'antisémitisme n'est que son expression sociale. Si le juif n'existait pas, il faudrait l'inventer ? JP Sartre semblait le croire.
La moitié de la planète, chrétiens et musulmans, pétris de catéchisme élémentaire ou de phrases coraniques sans commentaires, ont entendu parler de ce petit peuple qui a écrit une partie de leur histoire mais qui, selon leur croyance en est resté à des valeurs méprisables.
Il y a aussi les communistes qui ne leur pardonnent pas leur marginalité, les nazis qui trouvèrent naturel de les anéantir uniquement pour leur identité et qui trouvèrent tant de relais à cette haine mécanique. Staline n'a pas laiss
é sa part.(Vassili Grossman-Vie et destin)
Les juifs ne sont pourtant pas un peuple prosélyte.
Le prosélytisme est parfois une démarche généreuse, qui tente d'apporter "la bonne nouvelle" en des endroits perdus. Cette action militante devient volontiers guerrière lorsqu'elle rencontre une résistance. Celui qui connaît le chemin de Dieu a-il besoin de l'imposer ou de sacrifier ceux qui ne croient pas à cette démarche? Il est dans sa vérité et seule en est témoin la cohérence de son comportement et de ses actes.
La violence des Espagnols sous l'impulsion de la reine Isabelle dite "la Catholique", l'agressivité de Torquemada à l'égard des "infidèles", les douloureuses avancées de l'Islam conquérant qui a converti les millions d'hommes encore vierges du christianisme. Parfois la lutte fut sans merci entre les deux tenants de l'héritage. Les cinq croisades en restent les témoins encore chauds. Les juifs sont une poignée. Pour ceux qui les connaissent ils sont restés obsessionnels de la culture. Ils s'imprègnent très vite des valeurs qui leurs sont proposées et souvent les ouvrent vers de nouvelles perspectives. Ils en arrivent parfois à s'oublier comme juifs pour n'être que leur message. Une forme de prophétisme viscéral qui leur vaut souvent la même vindicte qu'à tous les prophètes. Ces empêcheurs de "tourner en rond".
Marx, juif de naissance haïssait les juifs, Freud prenait ses distances, Einstein ne s'en préoccupait que pour fuir les nazis, Bergson s'est converti, certains vivent en Israël pour mieux valider leurs tourments et dire leur haine abrités par une démocratie futuriste.
Je comprends chaque antisémite qui a dans son paysage un juif qui l'irrite parce qu'il n'est pas transparent. Le pauvre docteur Destouches alias Louis Ferdinand Celine n'a pas eu assez de tout son talent litteraire pour faire oublier "Bagatelle pour un massacre" qu'il cracha en six mois pour se vider de sa haine visc
érale, en pleine apogée du nazisme. Je comprends mal que les plus grandes intelligences se soient laissées prendre à cette misère intellectuelle: Hommes d'Etat, écrivains, savants, historiens, philosophes, hommes politiques, hommes religieux. Tous les domaines de l'intelligence humaine ont mêlé un jour ou l'autre ce concept de haine à leurs convictions. Sans autre support que le comportement de l'autre jugé au travers de grilles savamment instillées dans la conscience collective par les cultures dominantes.
Pros
élyte pourquoi??
Juin 2003

24 février 2003

Leon Askenazi

Parlant de la Bible, Léon Askénazi écrit:

Les Juifs n'y trouvent pas seulement le sens à leur rapport avec les nations, mais aussi une information, la seule vraie par delà toutes les sociologies et toutes les psychanalyses, sur leur être intime, la définition finale de leur spécificité, la réponse immédiate à leur ``Que suis-je?, à leur "Qui suis-je ?''. Lisant la Bible, le Juif lit sa propre carte d'identité.
Il se définit par rapport à l'horizontale du temps, il se réinsère dans la verticale d'une histoire ininterrompue - par rapport à ces Hébreux qui, il y a trois mille cinq cents ans, entendirent la Torah au pied du mont Sinaï. Nulle idée de racisme en cela. Le Juif d'aujourd'hui peut descendre par la chair, d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ; mais plus souvent, il descend de ceux qui, au long des siècles, sont venus s'ajouter aux lecteurs hébreux de la Bible.


L'histoire n'est ni une succession d'évènements, ni l'accomplissement d'un ordre théorique. L'histoire est le processus réel de la formation des identités, ou comme le disait Léon Askenazi, l'histoire est le processus réel de l'engendrement du fils de l'homme. Chaque peuple, chaque civilisation représente un nouveau modèle, chaque fois incomplet de l'humain et cela ne saurait nous satisfaire. Grâce à la Torah, nous savons d'où nous venons et où nous allons. Malachie était le dernier prophète, la prophétie s'est arrêtée, mais elle renaîtra et toute l'humanité nous rejoindra.
Le fondement premier de la pensée de Léon Askenazi est cette vision grandiose de l'histoire qu'il n'a cessé de développer et de raffiner. Le moindre évènement biblique, la moindre page talmudique, la moindre loi, trouve sa place dans ce cadre. Exemple : dans son principe, la barmitzva marque le moment où l'être engendré devient à son tour capable d'engendrer, va prendre sa place dans la chaîne des générations.

09 septembre 1999

Roch Achana (Clip)

Il est des jours bénis, des jours où tout commence, ici c'est une année, la veille du premier Jour de l'An 5760.
Un temps exceptionnel, dans le jardin, la table, et autour la prière, pour chaque fruit de la terre ou de l'arbre, tous enrobés de miel. Cris d'enfants, joie de ce rassemblement autour de l'immense table pour l'occasion dressée.
Il y cinq jours naissait Nina, fine telle une médaille de porcelaine, elle sommeille tranquillement dans cette animation festive. Une grande famille où les enfants chahutent, à peine retenus par les parents, envoûtés par la douceur du temps et les milles et une couleurs qui décorent la table. De mets savoureux que la Mère a préparé avec amour. Merci mon D.

A Eva, Fernand, Monique, Haïm, Nanou, Muriel et Ariel (mariés de l'année)Elsa, Gabriel, Judith, David, Maeva, Laura, Clara, Johan, Benjamin, Nina. Les Sablons 10 sept 99

15 mai 1997

Kotel

Kotel






Toujours le retour au mur, comme attirés par les vestiges du temple fondateur et retrouver la racine d'une trajectoire dont on ne connaît pas l'aboutissement.

Comprendre le départ pour tenter de mieux cerner l'instant, cette étincelle de temps qui peut embraser le futur pour peu qu'elle nous enflamme.

Ils sont tous la, jeunes en quête d'initiation et vieux transmettant un rituel millénaire dont le sens caché reste toujours à découvrir.

Les rouleaux scrupuleusement reproduits de génération en génération, sont ouverts au soleil, le précieux coffrages livrent à tous les sacro-saintes écritures que les initiés lisent avec minutie comme pour en extraire l'âme qui les habite depuis des siècles, puis de solides gaillards les brandissent à bout de bras en tournant et dansant pour les offrir à la vue adoratrice de la foule alentour.

Plaqués contre le mur, d'autres poursuivent leur longue prière devant la roche patinée par les lèvres et les mains qui l'ont par millions effleurée pou exprimer leur passion de D…

Jerusalem, Le Kotel, le 15 mai 1997