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05 décembre 2005

Les trois bijoux

Une des différences entre la culture juive et celle qui ne l’est pas, la Grecque en l’occurrence qui a façonné l’occident, c’est le rapport entre la volonté de comprendre et la Foi.

Pour la pensée grecque, ne peut être accepté que ce qui peut se comprendre. Ce filtre que la philosophie a structuré en rationalité, dialectique, et autres techniques de gestion des méandres de la pensée. Pour faire « court » : le filtre Aristotélo-Socrato-Cartésien

Le juif à l’inverse est interpelé par sa Foi, mot qu’il remplace parfois par "son Histoire". Elle lui est révélée dès sa naissance. La circoncision des mâles en reste la clé de voûte, et l’implication des femmes dans la transmission de la judéité l’essentiel.

La première découverte pour un juif sera celle du rejet qu’il suscite du seul fait de ce choix « tribal ». Tôt ou tard dans sa vie, il discerne cette haine irrationnelle qu’il suscite, cette pulsion morbide de le détruire, sans lien avec sa personne. Cette discrimination est bien différente de celle, immature, du blanc à l’égard du noir. Cette haine vient de plus loin, de l’enfance parfois et des berceuses qui lui ont chanté la bonté du petit Jésus, mis à mort par les juifs.

L’un né juif devra apprendre à l’assumer. L’autre, le « goy » sera souvent imprégné par la culpabilité de ce que certains finiront par appeler une « race ». L’affrontement sera inéluctable. Il n’a jamais cessé.

L’enseignement religieux aidant, la Foi de l’un va s’opposer à l’autre.

Si forte soit son intelligence et son intuition, le juif mettra toute son énergie à comprendre ce qu’il croit et non pas à croire que ce qu’il comprend. Une entreprise de l’impossible.

Son existence, à ce jour, reste une énigme pour bien des humains. Comment ce peuple a-t-il résisté à toutes les épreuves et les tentatives de destruction dont il a fait l’objet. Comment a-il survécu aux plus grands empires ? Pourquoi suscite-il tant de comportements obsessionnels envers cette communauté pourtant si hétéroclite ». Quel est le dénominateur commun ? Qu’est-ce qu’un Juif ?

-« Il a tué le Christ ! »

-« Il manipule le monde, l’argent, la politique, les médias… »

-« Il veut dominer la planète et suit « le protocole des sages de Sion »…

Au delà de ces absurdes réponses, une définition reste à trouver qui puisse inclure toutes les variétés de comportements. Et qui soit acceptée par chacun.

Une réalité demeure, ils ne sont qu’une poignée à l’échelle de la planète : la moitié sur le confetti Israélien, l’autre assimilée ou non, parsemée dans le monde.

Une réponse peut être tentée, entre autres, la réalité juive est une « Histoire ».

Pas seulement l’Histoire Biblique mais celle qui se perpétue à ce jour, ce phénomène qui fait qu’à un grand père athée puisse succéder un petit fils Loubavitch ou qu’un militant communiste ait un grand père rabbin.

Une Histoire qui s’écrit avec tout ce que l’humanité a de plus riche, les passions, l’espoir, l’arrogance, le génie, les rancoeurs, l’oubli, la peur, la servitude, …peu importe, c’est le bouquet de tout ce que l’humain peut engendrer depuis qu’un homme, Abram, en devenant Abraham, a reçu l’intuition fondatrice de se soumettre à la volonté de l’être idéal que jamais le génie humain ne pourra égaler. Les textes fondateurs de la Bible restent à ce jour le ferment de toute la mystique Judéo-Christiano-Islamique. Cette lignée continue, découpée par les certitudes dogmatiques de chacune des religions n’a pas fini de les diviser.

C’est l’histoire des trois frères auxquels le père veut transmettre l’unique bijou qui porte en lui l’héritage spirituel de la famille et qui, de crainte de privilégier l’un d’eux, fait exécuter deux copies parfaites qu’il mêle à l’original. Il donne un bijou à chaque fils, sans lui laisser la moindre chance da savoir qui détient le vrai. Les fils passeront leur vie à tenter de dominer l’autre. Ils ont pourtant le même, ils oublient que le bijou n’est qu’un témoin de l'histoire et que leur Histoire est une continuité, pétrie des mêmes ancêtres.

18 juillet 2003

Comprendre

J'aimerais tant comprendre!
S'il est une question qui me revient sans cesse s'agissant des comportements obsessionnels, c'est celle de l'antisémitisme. Plus précisément, la haine du juif!
Une histoire ancienne puisque dans notre tradition elle prend sa source à la cour du pharaon:
Ex 1,8-10
8 Un nouveau roi commença à régner sur l'Égypte, mais il ne savait rien de Joseph. 9 Il dit à son peuple : « Voyez, les Israélites forment un peuple plus nombreux et plus fort que nous. 10 Il faut trouver un moyen pour limiter leur nombre.
On connait la suite jusqu'
à la sortie d'Egypte. Depuis cette exode conduite par Moïse à nos jours avec ce nouvel espoir suscité par la naissance d'un Etat juif en Israël, il n'y eut jamais de cesse.Pourquoi? Pourquoi cette haine passionnelle, viscérale, presque génétique? Peut être en fin de compte culturelle?
Il y a, nous dit-on, des causes multiples, religieuses, politiques, raciales, Les justifications ne manquent pas. Il ne serait pas compliqué d'en trouver d'autres: il faut un "bouc émissaire" pour évacuer les turpitudes de cette partie de l'espèce humaine qui a "inventé" Dieu!
Ceux qui l'ont inventé gardent encore des descendants, ce Dieu a évolué, ce peuple a sécrété un juif plus pur que tous ses contemporains, qui a choisi de devenir "le bouc émissaire". Qui a été sacrifié, que l'on a divinisé près d'un siècle après sa mort "apparente" puisqu'il est ressuscité selon la foi catholique. Alors pourquoi les juifs "peuple déicide"? Puisqu'il n'est pas mort? L'intention vaut l'action? Qu'est devenu le message? "Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font !". Cette rancune tenace à l'égard de ceux qui n'y ont pas cru et surtout de leurs descendants, s'est longtemps inscrite dans la culture catholique comme un gage de la foi. Faire disparaître virtuellement ou physiquement toute trace de l'antériorité. Développer un enseignement où l'amour du Christ implique de le détacher de ses racines culturelles juives qui imprègnent pourtant si fort les évangiles. Il en est de même pour le Coran où Mahomet cite copieusement ses sources bibliques pour y substituer ses convictions.
Si Socrate nous a éclairés sur ce que nous appelons souvent en raccourci "la sottise", c'est qu'il en a découvert la source, la seule: l'Ignorance!
L'intolérance est fille de l'ignorance, elle peut enfanter la haine et l'antisémitisme n'est que son expression sociale. Si le juif n'existait pas, il faudrait l'inventer ? JP Sartre semblait le croire.
La moitié de la planète, chrétiens et musulmans, pétris de catéchisme élémentaire ou de phrases coraniques sans commentaires, ont entendu parler de ce petit peuple qui a écrit une partie de leur histoire mais qui, selon leur croyance en est resté à des valeurs méprisables.
Il y a aussi les communistes qui ne leur pardonnent pas leur marginalité, les nazis qui trouvèrent naturel de les anéantir uniquement pour leur identité et qui trouvèrent tant de relais à cette haine mécanique. Staline n'a pas laiss
é sa part.(Vassili Grossman-Vie et destin)
Les juifs ne sont pourtant pas un peuple prosélyte.
Le prosélytisme est parfois une démarche généreuse, qui tente d'apporter "la bonne nouvelle" en des endroits perdus. Cette action militante devient volontiers guerrière lorsqu'elle rencontre une résistance. Celui qui connaît le chemin de Dieu a-il besoin de l'imposer ou de sacrifier ceux qui ne croient pas à cette démarche? Il est dans sa vérité et seule en est témoin la cohérence de son comportement et de ses actes.
La violence des Espagnols sous l'impulsion de la reine Isabelle dite "la Catholique", l'agressivité de Torquemada à l'égard des "infidèles", les douloureuses avancées de l'Islam conquérant qui a converti les millions d'hommes encore vierges du christianisme. Parfois la lutte fut sans merci entre les deux tenants de l'héritage. Les cinq croisades en restent les témoins encore chauds. Les juifs sont une poignée. Pour ceux qui les connaissent ils sont restés obsessionnels de la culture. Ils s'imprègnent très vite des valeurs qui leurs sont proposées et souvent les ouvrent vers de nouvelles perspectives. Ils en arrivent parfois à s'oublier comme juifs pour n'être que leur message. Une forme de prophétisme viscéral qui leur vaut souvent la même vindicte qu'à tous les prophètes. Ces empêcheurs de "tourner en rond".
Marx, juif de naissance haïssait les juifs, Freud prenait ses distances, Einstein ne s'en préoccupait que pour fuir les nazis, Bergson s'est converti, certains vivent en Israël pour mieux valider leurs tourments et dire leur haine abrités par une démocratie futuriste.
Je comprends chaque antisémite qui a dans son paysage un juif qui l'irrite parce qu'il n'est pas transparent. Le pauvre docteur Destouches alias Louis Ferdinand Celine n'a pas eu assez de tout son talent litteraire pour faire oublier "Bagatelle pour un massacre" qu'il cracha en six mois pour se vider de sa haine visc
érale, en pleine apogée du nazisme. Je comprends mal que les plus grandes intelligences se soient laissées prendre à cette misère intellectuelle: Hommes d'Etat, écrivains, savants, historiens, philosophes, hommes politiques, hommes religieux. Tous les domaines de l'intelligence humaine ont mêlé un jour ou l'autre ce concept de haine à leurs convictions. Sans autre support que le comportement de l'autre jugé au travers de grilles savamment instillées dans la conscience collective par les cultures dominantes.
Pros
élyte pourquoi??
Juin 2003