Try to understand the complexity of this people. Une tentative de regrouper mes réflexions au sujet du judaïsme et de ses liens avec son Histoire
18 juillet 2003
Comprendre
S'il est une question qui me revient sans cesse s'agissant des comportements obsessionnels, c'est celle de l'antisémitisme. Plus précisément, la haine du juif!
Une histoire ancienne puisque dans notre tradition elle prend sa source à la cour du pharaon:
Ex 1,8-10 8 Un nouveau roi commença à régner sur l'Égypte, mais il ne savait rien de Joseph. 9 Il dit à son peuple : « Voyez, les Israélites forment un peuple plus nombreux et plus fort que nous. 10 Il faut trouver un moyen pour limiter leur nombre.
On connait la suite jusqu'à la sortie d'Egypte. Depuis cette exode conduite par Moïse à nos jours avec ce nouvel espoir suscité par la naissance d'un Etat juif en Israël, il n'y eut jamais de cesse.Pourquoi? Pourquoi cette haine passionnelle, viscérale, presque génétique? Peut être en fin de compte culturelle?
Il y a, nous dit-on, des causes multiples, religieuses, politiques, raciales, Les justifications ne manquent pas. Il ne serait pas compliqué d'en trouver d'autres: il faut un "bouc émissaire" pour évacuer les turpitudes de cette partie de l'espèce humaine qui a "inventé" Dieu!
Ceux qui l'ont inventé gardent encore des descendants, ce Dieu a évolué, ce peuple a sécrété un juif plus pur que tous ses contemporains, qui a choisi de devenir "le bouc émissaire". Qui a été sacrifié, que l'on a divinisé près d'un siècle après sa mort "apparente" puisqu'il est ressuscité selon la foi catholique. Alors pourquoi les juifs "peuple déicide"? Puisqu'il n'est pas mort? L'intention vaut l'action? Qu'est devenu le message? "Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font !". Cette rancune tenace à l'égard de ceux qui n'y ont pas cru et surtout de leurs descendants, s'est longtemps inscrite dans la culture catholique comme un gage de la foi. Faire disparaître virtuellement ou physiquement toute trace de l'antériorité. Développer un enseignement où l'amour du Christ implique de le détacher de ses racines culturelles juives qui imprègnent pourtant si fort les évangiles. Il en est de même pour le Coran où Mahomet cite copieusement ses sources bibliques pour y substituer ses convictions.
Si Socrate nous a éclairés sur ce que nous appelons souvent en raccourci "la sottise", c'est qu'il en a découvert la source, la seule: l'Ignorance!
L'intolérance est fille de l'ignorance, elle peut enfanter la haine et l'antisémitisme n'est que son expression sociale. Si le juif n'existait pas, il faudrait l'inventer ? JP Sartre semblait le croire.
La moitié de la planète, chrétiens et musulmans, pétris de catéchisme élémentaire ou de phrases coraniques sans commentaires, ont entendu parler de ce petit peuple qui a écrit une partie de leur histoire mais qui, selon leur croyance en est resté à des valeurs méprisables.
Il y a aussi les communistes qui ne leur pardonnent pas leur marginalité, les nazis qui trouvèrent naturel de les anéantir uniquement pour leur identité et qui trouvèrent tant de relais à cette haine mécanique. Staline n'a pas laissé sa part.(Vassili Grossman-Vie et destin)
Les juifs ne sont pourtant pas un peuple prosélyte.
Le prosélytisme est parfois une démarche généreuse, qui tente d'apporter "la bonne nouvelle" en des endroits perdus. Cette action militante devient volontiers guerrière lorsqu'elle rencontre une résistance. Celui qui connaît le chemin de Dieu a-il besoin de l'imposer ou de sacrifier ceux qui ne croient pas à cette démarche? Il est dans sa vérité et seule en est témoin la cohérence de son comportement et de ses actes.
La violence des Espagnols sous l'impulsion de la reine Isabelle dite "la Catholique", l'agressivité de Torquemada à l'égard des "infidèles", les douloureuses avancées de l'Islam conquérant qui a converti les millions d'hommes encore vierges du christianisme. Parfois la lutte fut sans merci entre les deux tenants de l'héritage. Les cinq croisades en restent les témoins encore chauds. Les juifs sont une poignée. Pour ceux qui les connaissent ils sont restés obsessionnels de la culture. Ils s'imprègnent très vite des valeurs qui leurs sont proposées et souvent les ouvrent vers de nouvelles perspectives. Ils en arrivent parfois à s'oublier comme juifs pour n'être que leur message. Une forme de prophétisme viscéral qui leur vaut souvent la même vindicte qu'à tous les prophètes. Ces empêcheurs de "tourner en rond".
Marx, juif de naissance haïssait les juifs, Freud prenait ses distances, Einstein ne s'en préoccupait que pour fuir les nazis, Bergson s'est converti, certains vivent en Israël pour mieux valider leurs tourments et dire leur haine abrités par une démocratie futuriste.
Je comprends chaque antisémite qui a dans son paysage un juif qui l'irrite parce qu'il n'est pas transparent. Le pauvre docteur Destouches alias Louis Ferdinand Celine n'a pas eu assez de tout son talent litteraire pour faire oublier "Bagatelle pour un massacre" qu'il cracha en six mois pour se vider de sa haine viscérale, en pleine apogée du nazisme. Je comprends mal que les plus grandes intelligences se soient laissées prendre à cette misère intellectuelle: Hommes d'Etat, écrivains, savants, historiens, philosophes, hommes politiques, hommes religieux. Tous les domaines de l'intelligence humaine ont mêlé un jour ou l'autre ce concept de haine à leurs convictions. Sans autre support que le comportement de l'autre jugé au travers de grilles savamment instillées dans la conscience collective par les cultures dominantes.
Prosélyte pourquoi??
Juin 2003
24 février 2003
Leon Askenazi
Les Juifs n'y trouvent pas seulement le sens à leur rapport avec les nations, mais aussi une information, la seule vraie par delà toutes les sociologies et toutes les psychanalyses, sur leur être intime, la définition finale de leur spécificité, la réponse immédiate à leur ``Que suis-je?, à leur "Qui suis-je ?''. Lisant la Bible, le Juif lit sa propre carte d'identité.
Il se définit par rapport à l'horizontale du temps, il se réinsère dans la verticale d'une histoire ininterrompue - par rapport à ces Hébreux qui, il y a trois mille cinq cents ans, entendirent la Torah au pied du mont Sinaï. Nulle idée de racisme en cela. Le Juif d'aujourd'hui peut descendre par la chair, d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ; mais plus souvent, il descend de ceux qui, au long des siècles, sont venus s'ajouter aux lecteurs hébreux de la Bible.
L'histoire n'est ni une succession d'évènements, ni l'accomplissement d'un ordre théorique. L'histoire est le processus réel de la formation des identités, ou comme le disait Léon Askenazi, l'histoire est le processus réel de l'engendrement du fils de l'homme. Chaque peuple, chaque civilisation représente un nouveau modèle, chaque fois incomplet de l'humain et cela ne saurait nous satisfaire. Grâce à la Torah, nous savons d'où nous venons et où nous allons. Malachie était le dernier prophète, la prophétie s'est arrêtée, mais elle renaîtra et toute l'humanité nous rejoindra.
Le fondement premier de la pensée de Léon Askenazi est cette vision grandiose de l'histoire qu'il n'a cessé de développer et de raffiner. Le moindre évènement biblique, la moindre page talmudique, la moindre loi, trouve sa place dans ce cadre. Exemple : dans son principe, la barmitzva marque le moment où l'être engendré devient à son tour capable d'engendrer, va prendre sa place dans la chaîne des générations.
09 septembre 1999
Roch Achana (Clip)
Un temps exceptionnel, dans le jardin, la table, et autour la prière, pour chaque fruit de la terre ou de l'arbre, tous enrobés de miel. Cris d'enfants, joie de ce rassemblement autour de l'immense table pour l'occasion dressée.
Il y cinq jours naissait Nina, fine telle une médaille de porcelaine, elle sommeille tranquillement dans cette animation festive. Une grande famille où les enfants chahutent, à peine retenus par les parents, envoûtés par la douceur du temps et les milles et une couleurs qui décorent la table. De mets savoureux que la Mère a préparé avec amour. Merci mon D.
A Eva, Fernand, Monique, Haïm, Nanou, Muriel et Ariel (mariés de l'année)Elsa, Gabriel, Judith, David, Maeva, Laura, Clara, Johan, Benjamin, Nina. Les Sablons 10 sept 99
15 mai 1997
Kotel
Kotel
![]() Toujours le retour au mur, comme attirés par les vestiges du temple fondateur et retrouver la racine d'une trajectoire dont on ne connaît pas l'aboutissement. Comprendre le départ pour tenter de mieux cerner l'instant, cette étincelle de temps qui peut embraser le futur pour peu qu'elle nous enflamme. Ils sont tous la, jeunes en quête d'initiation et vieux transmettant un rituel millénaire dont le sens caché reste toujours à découvrir. Les rouleaux scrupuleusement reproduits de génération en génération, sont ouverts au soleil, le précieux coffrages livrent à tous les sacro-saintes écritures que les initiés lisent avec minutie comme pour en extraire l'âme qui les habite depuis des siècles, puis de solides gaillards les brandissent à bout de bras en tournant et dansant pour les offrir à la vue adoratrice de la foule alentour. Plaqués contre le mur, d'autres poursuivent leur longue prière devant la roche patinée par les lèvres et les mains qui l'ont par millions effleurée pou exprimer leur passion de D… Jerusalem, Le Kotel, le 15 mai 1997 |