By MichelVolle http://volle.com in mail december 29, 2003
Try to understand the complexity of this people. Une tentative de regrouper mes réflexions au sujet du judaïsme et de ses liens avec son Histoire
29 décembre 2003
La Gnose ?
By MichelVolle http://volle.com in mail december 29, 2003
05 août 2003
Juifs, Chretiens, Musulmans
-Lorsque l'on est sûr de détenir une vérité, on tâche de la diffuser par l'exemple et non par le discours. "Je suis ce que j'ai fait de ma vie".
Le prosélytisme militant des chrétiens et des musulmans est en ce sens très loin de l'approche juive de la liberté de choisir.
-Les gnostiques semblent avoir infiltré la pensée chrétienne au point entre autres, d'avoir laissé cette lourde trace de l'antisémitisme séculaire. Adeptes de la connaissance intérieure, ils étaient très attachés au sens ésotérique des textes sacrés, et ont tenté de s'extraire par l'abstraction des contraintes de la vie terrestre.
Ceux que beaucoup de chrétiens ignorent encore aujourd'hui, c'est que depuis des siècles, la Kabbale a été le ferment d'une puissante réflexion mystique juive, que les Yéshivot sont des écoles de "gymnastique intellectuelle" prodigieuses, que dans la culture juive la pensée a longtemps été le seul bagage inaliénable. Que les mères juives ont toujours orienté leur enfants obsessionnellement vers "l'étude". Que la Thorah n'est que le support d'une pensée très fluide où le débat, l'argumentation et la réflexion sont une tradition millénaire. Je n'ai pas connaissance que dans les catéchismes ou les madrassas ont ait poussé si loin la liberté de discuter les textes. Le culte de l'abstraction.
-L'antisémitisme ne doit pas faire peur. Il ne fait que fortifier la conviction de chaque juif d'être dans une vérité.
Pourquoi persécuter et tenter de détruire une pensée qui n'a jamais cherché à changer le monde que par l'esprit. N'est-il pas significatif qu'en cette année 2003, cinq prix Nobel soient juifs? L'israëlo-américain D.Kahneman en économie, le suisse K.Wietrich en chimie, le hongrois I.Kertesz en littérature, l'américain Horvitz et le britannique Brenner en médecine notamment pour leur travail sur le cancer. Les jeunes plus que jamais se rapprochent de leurs racines devant l'évidence de vérité.
-Les juifs sont une Histoire plus qu'une religion. Ils ont de tout temps été bannis, chassés, persécutés, humiliés et cette apprentissage en a fait le peuple le plus aguerri au monde face à la bêtise a l'ignorance et à la rigidité mentale. Sartre avait en partie raison d'écrire dans ses réflexions sur la question juive que "c'est l'antisémite qui fait le juif". Le juif est né d'une longue histoire et cette histoire est très tôt transmise aux enfants. La Haggadah de Pessah en est une évidence.
-Depuis 1948, les Juifs ont une terre, cela n'est qu'une réponse à la persécution.
-Depuis 1967 les Juifs ont révélé qu'ils savaient aussi se battre! trop c'est trop!
-Depuis trente ans toutes les énergies du monde ont contesté les méthodes d'Israël.
-Toutes les commisérations du monde se sont concentrées sur le peuple d'Arafat.
-Comme disent les chinois, "ils sont 6 millions, on est plus d'un milliard, on ne parle que d'eux!"
-L'Islam longtemps contenu et dominé par l'occident veut retrouver sa splendeur.
-Le pétrole, une des monnaies d'aujourd'hui, a fait des pays arabes des interlocuteurs courtisés.
-La déviance Islamiste, qui fait du terrorisme son unique message ne sera vaincue que de l'intérieur.
-L'Europe ne comprendra son engagement que dans sa chair. Chacun son 11 septembre.
-Les masses musulmanes qui peuplent désormais la France sont une réponse à son passé colonial.
-Ces énergies ne serviront le pays que par une intégration réelle. Ils sont nombreux, elle sera longue.
-L'antisémite aura encore du juif "à moudre" mais les musulmans encombreront son univers physique.
Il est trop tard pour tenter de ramener les chrétiens à comprendre leur lien avec Israël. Mgr Lustiger s'y attelé avec conviction dans son dernier ouvrage, "la promesse", mais l'Islam est la, puissant, réponse aux huit croisades qui avaient tenté de leur ravir la Terre Sainte. Il est en Angleterre, en Italie..en Europe. Les juifs gardent la Terre Sainte, mais les chrétiens d'Europe, encore en retard de l'Histoire fustigent Israël, toujours le bouc émissaire, qui se défend trop efficacement contre un terrorisme qu'ils n'ont pas encore importé. Ils comprendront bientôt.
Si l'on veut réveiller les Chrétiens, il ne faut leur parler ni de Sharon, ni d'Israël, mais des terroristes de l'Islam qui les haïssent, et qui ne rêvent que de les dissoudre.
aout 2003.
18 juillet 2003
Comprendre
S'il est une question qui me revient sans cesse s'agissant des comportements obsessionnels, c'est celle de l'antisémitisme. Plus précisément, la haine du juif!
Une histoire ancienne puisque dans notre tradition elle prend sa source à la cour du pharaon:
Ex 1,8-10 8 Un nouveau roi commença à régner sur l'Égypte, mais il ne savait rien de Joseph. 9 Il dit à son peuple : « Voyez, les Israélites forment un peuple plus nombreux et plus fort que nous. 10 Il faut trouver un moyen pour limiter leur nombre.
On connait la suite jusqu'à la sortie d'Egypte. Depuis cette exode conduite par Moïse à nos jours avec ce nouvel espoir suscité par la naissance d'un Etat juif en Israël, il n'y eut jamais de cesse.Pourquoi? Pourquoi cette haine passionnelle, viscérale, presque génétique? Peut être en fin de compte culturelle?
Il y a, nous dit-on, des causes multiples, religieuses, politiques, raciales, Les justifications ne manquent pas. Il ne serait pas compliqué d'en trouver d'autres: il faut un "bouc émissaire" pour évacuer les turpitudes de cette partie de l'espèce humaine qui a "inventé" Dieu!
Ceux qui l'ont inventé gardent encore des descendants, ce Dieu a évolué, ce peuple a sécrété un juif plus pur que tous ses contemporains, qui a choisi de devenir "le bouc émissaire". Qui a été sacrifié, que l'on a divinisé près d'un siècle après sa mort "apparente" puisqu'il est ressuscité selon la foi catholique. Alors pourquoi les juifs "peuple déicide"? Puisqu'il n'est pas mort? L'intention vaut l'action? Qu'est devenu le message? "Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font !". Cette rancune tenace à l'égard de ceux qui n'y ont pas cru et surtout de leurs descendants, s'est longtemps inscrite dans la culture catholique comme un gage de la foi. Faire disparaître virtuellement ou physiquement toute trace de l'antériorité. Développer un enseignement où l'amour du Christ implique de le détacher de ses racines culturelles juives qui imprègnent pourtant si fort les évangiles. Il en est de même pour le Coran où Mahomet cite copieusement ses sources bibliques pour y substituer ses convictions.
Si Socrate nous a éclairés sur ce que nous appelons souvent en raccourci "la sottise", c'est qu'il en a découvert la source, la seule: l'Ignorance!
L'intolérance est fille de l'ignorance, elle peut enfanter la haine et l'antisémitisme n'est que son expression sociale. Si le juif n'existait pas, il faudrait l'inventer ? JP Sartre semblait le croire.
La moitié de la planète, chrétiens et musulmans, pétris de catéchisme élémentaire ou de phrases coraniques sans commentaires, ont entendu parler de ce petit peuple qui a écrit une partie de leur histoire mais qui, selon leur croyance en est resté à des valeurs méprisables.
Il y a aussi les communistes qui ne leur pardonnent pas leur marginalité, les nazis qui trouvèrent naturel de les anéantir uniquement pour leur identité et qui trouvèrent tant de relais à cette haine mécanique. Staline n'a pas laissé sa part.(Vassili Grossman-Vie et destin)
Les juifs ne sont pourtant pas un peuple prosélyte.
Le prosélytisme est parfois une démarche généreuse, qui tente d'apporter "la bonne nouvelle" en des endroits perdus. Cette action militante devient volontiers guerrière lorsqu'elle rencontre une résistance. Celui qui connaît le chemin de Dieu a-il besoin de l'imposer ou de sacrifier ceux qui ne croient pas à cette démarche? Il est dans sa vérité et seule en est témoin la cohérence de son comportement et de ses actes.
La violence des Espagnols sous l'impulsion de la reine Isabelle dite "la Catholique", l'agressivité de Torquemada à l'égard des "infidèles", les douloureuses avancées de l'Islam conquérant qui a converti les millions d'hommes encore vierges du christianisme. Parfois la lutte fut sans merci entre les deux tenants de l'héritage. Les cinq croisades en restent les témoins encore chauds. Les juifs sont une poignée. Pour ceux qui les connaissent ils sont restés obsessionnels de la culture. Ils s'imprègnent très vite des valeurs qui leurs sont proposées et souvent les ouvrent vers de nouvelles perspectives. Ils en arrivent parfois à s'oublier comme juifs pour n'être que leur message. Une forme de prophétisme viscéral qui leur vaut souvent la même vindicte qu'à tous les prophètes. Ces empêcheurs de "tourner en rond".
Marx, juif de naissance haïssait les juifs, Freud prenait ses distances, Einstein ne s'en préoccupait que pour fuir les nazis, Bergson s'est converti, certains vivent en Israël pour mieux valider leurs tourments et dire leur haine abrités par une démocratie futuriste.
Je comprends chaque antisémite qui a dans son paysage un juif qui l'irrite parce qu'il n'est pas transparent. Le pauvre docteur Destouches alias Louis Ferdinand Celine n'a pas eu assez de tout son talent litteraire pour faire oublier "Bagatelle pour un massacre" qu'il cracha en six mois pour se vider de sa haine viscérale, en pleine apogée du nazisme. Je comprends mal que les plus grandes intelligences se soient laissées prendre à cette misère intellectuelle: Hommes d'Etat, écrivains, savants, historiens, philosophes, hommes politiques, hommes religieux. Tous les domaines de l'intelligence humaine ont mêlé un jour ou l'autre ce concept de haine à leurs convictions. Sans autre support que le comportement de l'autre jugé au travers de grilles savamment instillées dans la conscience collective par les cultures dominantes.
Prosélyte pourquoi??
Juin 2003
24 février 2003
Leon Askenazi
Les Juifs n'y trouvent pas seulement le sens à leur rapport avec les nations, mais aussi une information, la seule vraie par delà toutes les sociologies et toutes les psychanalyses, sur leur être intime, la définition finale de leur spécificité, la réponse immédiate à leur ``Que suis-je?, à leur "Qui suis-je ?''. Lisant la Bible, le Juif lit sa propre carte d'identité.
Il se définit par rapport à l'horizontale du temps, il se réinsère dans la verticale d'une histoire ininterrompue - par rapport à ces Hébreux qui, il y a trois mille cinq cents ans, entendirent la Torah au pied du mont Sinaï. Nulle idée de racisme en cela. Le Juif d'aujourd'hui peut descendre par la chair, d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ; mais plus souvent, il descend de ceux qui, au long des siècles, sont venus s'ajouter aux lecteurs hébreux de la Bible.
L'histoire n'est ni une succession d'évènements, ni l'accomplissement d'un ordre théorique. L'histoire est le processus réel de la formation des identités, ou comme le disait Léon Askenazi, l'histoire est le processus réel de l'engendrement du fils de l'homme. Chaque peuple, chaque civilisation représente un nouveau modèle, chaque fois incomplet de l'humain et cela ne saurait nous satisfaire. Grâce à la Torah, nous savons d'où nous venons et où nous allons. Malachie était le dernier prophète, la prophétie s'est arrêtée, mais elle renaîtra et toute l'humanité nous rejoindra.
Le fondement premier de la pensée de Léon Askenazi est cette vision grandiose de l'histoire qu'il n'a cessé de développer et de raffiner. Le moindre évènement biblique, la moindre page talmudique, la moindre loi, trouve sa place dans ce cadre. Exemple : dans son principe, la barmitzva marque le moment où l'être engendré devient à son tour capable d'engendrer, va prendre sa place dans la chaîne des générations.