09 novembre 2006

Les Bienveillantes

Les Bienveillantes(Jonathan Litell)

Une écriture captivante, fluide, réelle, une forme de Céline, aussi imagée et délirante. Un imaginaire inépuisable et une étonnante culture Franco-Gréco-Germanique. Erotisme, scatologie, sadisme, homosexualité, inceste, parricide,...rien ne manque dans cet enfer Dantesque que Littell décrit aprés avoir endossé l'uniforme d'un SS, un bourreau nazi non repenti qui se justifie. Les juifs sont massacrés et se laissent massacrer sans resister? Ils ne sont pas les seuls mais les plus nombreux et la haine qu'ils suscitent obsessionnelle. On ne peut s'empêcher de retrouver la belle analyse de Vassili Grossman(Vie et Destin,1ere partie, Ch 49_1962). Le bourreau, très cultivé, lâche mais parfois compassionnel décrit et se décrit avec une quasi délectation mais parfois un dégoût de lui-même, il est violent, sadique certes mais pourquoi homosexuel et incestueux, qu'est-ce que cela ajoute au monstre. Le récit nous fait oublier que cet américain de moins de quarante ans, né à New York, n'a pas connu l'époque des faits. Il est juif, il veut comprendre et puisque les bourreaux ne parlent pas, il s'en imprègne et devient l'un d'eux, pour mieux décrire et expliquer cette mécanique cérébrale qui peut rendre un humain plus cruel que la plus cruelle des bêtes. Après tout c'est bien "l'humain " qui a inventé le Diable et son antidote le "Bon" Dieu. Un visionnaire à rebourg?

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